Photos : B.J.
Les visiteurs de la caserne Niel — quelques quadras en mal de sensation ou des jeunes filles en fleur, apprenties mannequins dans un décor en ruines — ne s’en doutent même pas : ils sont pourtant des explorateurs modernes. De ceux qui s’aventurent dans les marges de l’urbanisation.
Sans même le savoir, ils pratiquent l’urbex, contraction d’ « urban exploration » en anglais. Ce qui consiste à visiter des lieux abandonnés, en général interdits d’accès. La Bastide, avec ses friches ferroviaires, ses paysages post-industriels et sa caserne Niel, abandonnée depuis 2005, constitue un spot privilégié.
Au-delà de l’ex site militaire, lieu quasi public, pas question de communiquer sur les emplacements des spots. La raison : « Nous ne dégradons ni ne pillons les sites que nous visitons. La plupart du temps, nous repartons comme nous sommes arrivés. Une fois, nous avons même trouvé à l’intérieur d’un bâtiment la clef de la porte par laquelle nous étions entrés, raconte Steven, un « urbexeur » bordelais. Nous avons fermé en partant. » Alors on désactive la géolocalisation sur Instagram.
Et l’exploration urbaine du quartier de révéler les fantômes de la Bastide. Les ectoplasmes ouvriers hantent autant les clichés qu’une certaine mélancolie. Comme à Detroit, dans l’objectif de Romain Meffre et Yves Marchand, les décombres recèlent d’une esthétique de l’abandon.
Boris Jullien / BastideBrazzaBlog
C’est bien cela, un lieu qui parle à ceux qui savent écouter …
Dans les années 2000, c’était tout le quartier Queyries qui était en ruines et nous visitions les usines fantômes… les photos sont sur le site quaidequeyries.net