BastideBrazzaBlog » Et si on sortait ? http://bastidebrazzablog.fr Thu, 10 Jan 2013 14:11:07 +0000 en hourly 1 http://wordpress.org/?v=3.3.1 Sous le chapiteau du cirque Romanès http://bastidebrazzablog.fr/sous-le-chapiteau-du-cirque-romanes/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=sous-le-chapiteau-du-cirque-romanes http://bastidebrazzablog.fr/sous-le-chapiteau-du-cirque-romanes/#comments Mon, 05 Nov 2012 17:49:57 +0000 paulinemoullot http://bastidebrazzablog.fr/?p=2861 /* Add Social Bookmars Plugin By Aditya Subawa @ www.adityawebs.com */ ul.aditya-social { list-style:none; margin:15px auto;display:inline-block; } ul.aditya-social li { display:inline; float:left; background-repeat:no-repeat; } ul.aditya-social li a { display:block; width:48px; height:48px; padding-right:10px; position:relative; text-decoration:none; } ul.aditya-social li a strong { font-weight:normal; position:absolute; left:20px; top:-1px; color:#fff; padding:3px; z-index:9999; text-shadow:1px 1px 0 rgba(0, 0, 0, 0.75); background-color:rgba(0, 0, 0, 0.7); -moz-border-radius:3px; -moz-box-shadow: 0 0 5px rgba(0, 0, 0, 0.5); -webkit-border-radius:3px; -webkit-box-shadow: 0 0 5px rgba(0, 0, 0, 0.5); border-radius:3px; box-shadow: 0 0 5px rgba(0, 0, 0, 0.5);} ul.aditya-social li.aditya-facebook { background-image:url("/wp-content/plugins/wp-add-socialbookmarks/images/facebook.png"); } ul.aditya-social li.aditya-twitter { background-image:url("/wp-content/plugins/wp-add-socialbookmarks/images/twitter.png"); } ul.aditya-social li.aditya-stumbleupon { background-image:url("/wp-content/plugins/wp-add-socialbookmarks/images/stumbleupon.png"); } ul.aditya-social li.aditya-digg { background-image:url("/wp-content/plugins/wp-add-socialbookmarks/images/digg.png"); } ul.aditya-social li.aditya-delicious { background-image:url("/wp-content/plugins/wp-add-socialbookmarks/images/delicious.png"); } ul.aditya-social li.aditya-yahoo { background-image:url("/wp-content/plugins/wp-add-socialbookmarks/images/yahoo.png"); } ul.aditya-social li.aditya-reddit { background-image:url("/wp-content/plugins/wp-add-socialbookmarks/images/reddit.png"); } ul.aditya-social li.aditya-technorati { background-image:url("/wp-content/plugins/wp-add-socialbookmarks/images/technorati.png"); } #aditya-cssanime:hover li { opacity:0.2; } #aditya-cssanime li { -webkit-transition-property: opacity; -webkit-transition-duration: 500ms;-moz-transition-property: opacity; -moz-transition-duration: 500ms; } #aditya-cssanime li a strong { opacity:0; -webkit-transition-property: opacity, top; -webkit-transition-duration: 300ms; -moz-transition-property: opacity, top; -moz-transition-duration: 300ms; } #aditya-cssanime li:hover { opacity:1; } #aditya-cssanime li:hover a strong { opacity:1; top:-10px; } /* Add Social Bookmarks Plugins By Aditya Subawa @ www.adityawebs.com */ Jusqu’au six janvier, le cirque tzigane Romanes a installé son chapiteau sur la rive droite bordelaise. Découverte. « Chef ? Comme « réussite sociale », c’est un mot qui n’existe pas chez nous. » Alexandre...]]> Jusqu’au six janvier, le cirque tzigane Romanes a installé son chapiteau sur la rive droite bordelaise. Découverte.

On attend les spectateurs une heure avant la représentation

« Chef ? Comme « réussite sociale », c’est un mot qui n’existe pas chez nous. » Alexandre Romanès explique sa manière de voir entre deux bouchées de baguette qu’il trempe dans un café épais. De gros morceaux de pain qu’il attrape au dessus du réfrigérateur et qu’il recouvre d’une énorme couche de beurre.

« Chez nous, grâce à la médecine tzigane on n’est jamais malade ». Quel est alors le secret de cette bonne santé ? Premièrement, jamais de café. C’est trop mauvais. Quand on lui fait remarquer qu’il est justement en train d’en boire « c’est exceptionnel. Eux, ils en boivent tout le temps mais il ne faut pas ». Les femmes ne devraient pas prendre de lait de vache non plus. Trop riche, ce serait « une des causes du cancer du sein » selon Alexandre. Au fond de la cuisine, trône une brique de lait demi-écrémé. On n’est pas à une contradiction près.

Il est un peu plus de dix heures. Et ils sont plusieurs à terminer leur petit-déjeuner. Pendant que Feninka, la « mamie », s’attelle déjà à la cuisine. Un bâtiment en préfabriqué de quelques mètres carrés tout en longueur. Les éviers pour la vaisselle sont à l’extérieur. De l’autre côté de la fenêtre. Pratique pour poser la vaisselle sale sans ressortir sous la pluie. Sur tout le côté droit, un réfrigérateur et deux grands tables recouvertes d’une toile cirée. Quand on mange dans la cuisine, c’est côte à côte face à un mur. De l’autre, une cuisinière à gaz, alimentée par des bouteilles stockées à l’extérieur. Un grand congélateur et un autre réfrigérateur.

D’abord, faire les courses et nettoyer le chapiteau

 

A peine le temps de poser quelques questions, de parler médecine tzigane et censure politique, et on se retrouve dehors. Sous la pluie. Une camionnette part avec les femmes pour faire les courses au supermarché.

« Alin ! Il est debout Alin ? Dorel vas me chercher Alin, les garçons, tout le monde ! ». Réunion sous une bâche plantée devant une caravane. « Je vais prendre les garçons dans la voiture, et on va aller mettre les tracts dans les boîtes aux lettres. On va faire ça une demi-heure, tous les jours. Sinon on ne s’en débarrassera jamais de ces 10 000 prospectus ».

Alexandre, la soixantaine d’années, les cheveux grisonnants bien plaqués en arrière, troquera son gros pull noir et jogging bordeaux contre un pantalon de flanelle noir et une chemise violette juste avant la première représentation, à seize heures.

Rose-Reine, la plus jeune fille d’Alexandre, et sa cousine Nicoletta passent en jupes longues colorées un peu plus loin. « Va mettre un survêtement, et allez répéter ». Les adolescentes s’habilleront plus chaudement sous la pluie. Mais n’iront pas répéter.

« Alin, va nettoyer le chapiteau ». Ils sont deux, Alin le neveu d’une vingtaine d’années et Dorel, le cousin un peu plus âgé. Tous les deux habillés en noir. Le plus jeune, très maigre, au corps d’adolescent, a des yeux rieurs et jamais l’air sérieux. Dorel, plus taiseux, fixe ses interlocuteurs d’un regard concentré. En quelques minutes, sans échanger presque une seule parole, ils ont terminé de balayer les tapis rouge du chapiteau de 500 places. Un chapiteau blanc installé sur un remblais de gravier, la seule zone du terrain qui n’est pas envahie par les flaques.

Alexandre et le reste des garçons qu’il a réquisitionnés sont déjà partis. Les autres se sont réfugiés dans leurs caravanes. Une dizaine installées en demi-cercle à gauche du chapiteau. Certaines sont un peu moins modernes, peintes en vert avec l’inscription « Romanès » sur le côté. A l’entrée, une vieille roulotte jaune et rouge. Elle sert à entreposer les trois livres à vendre d’Alexandre Romanès et les affiches.

Des odeurs de chou et de café sucré

 

Dans la cuisine, Feninka s’active toujours. Ça sent le chou et le café sucré. Ça rassure. Elle refuse qu’on l’aide, et on communique par sourires et par signes. Elle boite un peu aujourd’hui. Olivier, un des seuls membres qui n’est pas tzigane, discute avec elle avec l’aide de Dorel qui se charge de la traduction.

Ici, tout le monde a un rôle. Il y a les artistes, les musiciens et tous ceux qui s’occupent de l’intendance et de la technique, comme Dorel. Olivier, toujours droit et le cou tendu, rassure ses interlocuteurs grâce à sa voix calme et apaisante, presque un murmure.

Feninka a trop dansé et sauté. Et elle est un peu malade. Mais elle refuse les médicaments qu’on lui propose, même aux plantes. Elle n’a pas l’air d’avoir confiance.

Le clarinettiste arrive un peu avant midi. Petit et légèrement bedonnant, ses lunettes sur le nez, il attrape une assiette et se sert de choux farcis. Avec de gros morceaux de pain et du saucisson. Et le défilé commence. Chacun fait réchauffer son déjeuner que Feninka a préparé dans de grosses marmites. Certains préparent des plateaux pour rapporter dans leur caravane pour toute la famille. « Manger ? » Ici, on donne forcément une assiette au visiteur.

Constantin, lui, se contente de crudités. Il a soixante deux ans et joue du violon pendant les spectacles. C’est un peu le chef des musiciens d’ailleurs, celui qui s’avance le plus devant le public et esquisse quelques pas de danse d’un air bonhomme. Il est aussi l’un des premiers arrivés derrière les rideaux qui servent de coulisses pour faire sonner quelques accords. Il a quitté la Roumanie en 1991, deux ans après la chute de Ceaucescu. Il ne savait pas où il allait, et s’est retrouvé à jouer du violon dans le métro parisien. Alexandre l’a vu et lui a proposé de jouer dans la troupe. Il est là depuis le début du cirque en 94. Sur ses quatre enfants, il y a aussi Neru et sa famille. Son grand fils guitariste de 42 ans. Il a essayé le violon comme son père, mais ça ne marchait pas. « C’est son option ».

Et Feninka balaie encore, repasse après les pas boueux de ceux qui arrivent de l’extérieur, sort faire la vaisselle sous la pluie, porte ses marmites, se baisse, s’accroupit, nettoie la cuisinière. L’odeur de chou est remplacée par celle des produits ménagers. Une fois elle se pause. Enlève son gilet et son foulard fleuri jaune et noir pour laisser apparaître des cheveux courts encore bruns et un peu argentés. Malgré ses rides, elle rajeunit de dix ans. Le repos ne dure pas. Juste le temps d’avaler un morceau de pain et elle recommence. Les mains dans la farine, elle prépare la pâte des beignets qui seront vendus tout chauds à la fin du spectacle (avec des coca-colas, « tout chauds aussi»).

Les répétitions, aussi pendant le spectacle

 

De toute la journée, personne n’ira répéter dans le chapiteau. A part Jonas, le jongleur de 30 ans dans la troupe depuis un an. Il est un peu obligé de s’entrainer, puisqu’il présente un nouveau numéro ce soir. «Une chance qu’on ne m’aurait pas laissée dans un autre cirque, où on ne peut rien faire tant que ce n’est pas parfait ». Ici, rien n’est parfait. Et c’est ce qui fait le charme du spectacle. Quand les artistes essaient, ratent et recommencent. En regardant le public d’un air malicieux.

Quand Rose-Reine, encore harnachée pour son numéro de trapèze, a les yeux qui brillent et regarde son père avec fierté lorsqu’elle réussit une acrobatie difficile. Son père a l’air encore plus fier qu’elle.

Sa mère, Délia, accompagne presque tous les numéros au chant. D’une voix entêtante qui rappelle des airs de musique balkanique de Goran Bregovic.

Alexandre veille sur l’ensemble de sa troupe. « Allez, allez », encourage-t-il. « Droits, les bras, droits » répète-t-il à la funambule. Autoritaire, exigeant, et encourageant en même temps.

Presque tout le monde est présent sur scène. Les trois femmes avec leurs foulards sur la tête laissent paraître des dents en or lorqu’elles sourient en regardant le spectacle assises sur des chaises, les plus jeunes sur leurs genoux. Dont le petit Alex, petit-fils de, son biberon entre les mains. Brun, comme toute la famille. Les musiciens aussi sont là évidemment. Pendant que les jongleurs et acrobates vont et viennent entre la scène et les coulisses.

Derrière la scène

 

Un grand espace derrière des rideaux multicolores. Où l’on s’embrasse et s’encourage. Les acrobates s’échauffent, les jongleurs continuent à s’entrainer. Parfois, Alexandre passe la tête pour vérifier que tout le monde passe dans l’ordre. Quand les deux cousins Claudio et Alin s’étirent et se massent après un numéro de corde un peu brusque, il fait attention. Ils veulent se faire craquer le dos : « Mais vous êtes fous, arrêtez ! »

D’un coup, une odeur capiteuse de jasmin. La trapéziste Alexandra vient de passer, avec ses longs cheveux teints en blond.

Des Roumains d’un squat de Bègles sont venus voir le spectacle dans l’espoir d’obtenir un petit boulot. Ils n’ont pas payé leur place mais Alexandre ne peut pas grand chose pour eux. Ça arrive tout le temps. Il les raccompagne en voiture.

Pendant les vacances, le cirque donne deux représentations par jour. Une à 16h, l’autre à 20h30. Puisque les premiers spectateurs arrivent avec presque une heure d’avance, il ne reste pas beaucoup de temps pour se reposer entre deux spectacles. Le temps d’avaler une côte de porc et une soupe. Couleur crème avec de petits morceaux beiges caoutchouteux qui baignent dedans : des tripes. On y rajoute du vinaigre blanc, c’est acide et un peu aigre.

La deuxième représentation se termine un peu après 22h30. Il faut encore vendre livres, affiches, autocollants et signer des autographes. Pendant que l’orchestre continue de jouer et que le jeune Alin s’essaye à la contrebasse. Il faut aussi ranger et balayer un peu « ça sera fait pour demain ». Enlever tout le matériel. « Range ça Claudio, n’importe qui peut rentrer la nuit. Sinon tu ne le retrouveras pas demain. C’est plein de gitans ici ». Une dernière blague tzigane pour terminer la journée.

Pauline Moullot / BastideBrazzaBlog

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Le resto qui voulait assaisonner la Bastide http://bastidebrazzablog.fr/le-resto-qui-voulait-assaisonner-la-bastide/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=le-resto-qui-voulait-assaisonner-la-bastide http://bastidebrazzablog.fr/le-resto-qui-voulait-assaisonner-la-bastide/#comments Fri, 02 Nov 2012 00:08:53 +0000 juliancolling http://bastidebrazzablog.fr/?p=2183

La devanture du restaurant Le Caillou, à l'architecture atypique. Crédit : Julian Colling

Mais d’abord si vous le souhaitez, un peu de musique pour accompagner votre lecture.
 Entrée jazzy, par Organ Project by Bastide Brazza Blog

 

Un mystérieux caillou vert aux allures de cocon attire le regard aux abords du jardin botanique. On entre : des tables en bois ancien, un bar… Pas de doute, il s’agit d’un restaurant, judicieusement nommé « Le Caillou ». Sur le mur blanc, à droite, une inscription en latin de l’explorateur Carl Von Linné, le Christophe Colomb de la botanique et père de l’écologie moderne. « On a fait de Linné le parrain symbolique de notre projet : l’idée est de proposer une invitation au voyage avec de la cuisine du monde, exotique », explique Benoît Lamarque. L’homme, la quarantaine, a lancé son affaire il y a deux ans à la suite d’un appel d’offres de la ville. La mairie de Bordeaux souhaitait réaffecter cet ancien local du jardin botanique, à l’architecture si atypique.

Jouer la carte des épices

Côté carte : wok de poulet au gingembre, curry rouge de saumon, magret de canard teriyaki… Le chef Ken Sangsuk pioche dans les richesses des cinq continents pour construire ses plats. Ce jeune Thaïlandais de 25 ans aime se promener dans les magasins pour découvrir de nouvelles épices. « Quand je vois dans les rayons un produit qui m’intrigue, je n’hésite pas à le tester, le marier avec d’autres ingrédients. Ici, j’ai beaucoup de liberté pour créer des saveurs.»

Les jeudis soirs, le restaurant accueille des groupes de jazz pour animer la soirée.

Autre ligne directrice : mélanger la cuisine du monde et les produits du terroir. « On travaille avec des maraîchers du coin : tous nos fruits et légumes viennent d’Eysines et de Blanquefort. Le bar vend aussi du « Cola-pop », soda produit dans le Lot-et-Garonne », précise le gérant. « Nous avons une réelle démarche de relocalisation des achats. » Il faut dire que l’endroit fait partie du label Jegher, une chaîne de restaurants bio de la région bordelaise. Benoît Lamarque s’occupe également du Café Lunaire, un établissement 100% bio collé à la maison Ecocitoyenne, sur les quais, de l’autre côté de la Garonne. Le Caillou a aussi une vocation pédagogique : une plante différente est mise à l’honneur chaque semaine. Sur le menu, une étiquette explique sa provenance, son goût…

Un voisin inexploité

Botaniste en chef, Daniel Barthou ne travaille pas spécialement avec le restaurant.

Néanmoins, un paradoxe relativise cette vitrine green : le Caillou ne profite quasiment pas de sa proximité avec le jardin botanique, au potager pourtant florissant. « Le chef va y chercher des herbes aromatiques deux ou trois fois par an à tout casser », raconte Daniel Barthou, le responsable jardinier de l’endroit. « Il n’y a pas de réel partenariat entre nous. Le restaurant ne nous donne pas d’argent en échange de ce qu’il prend. » Et Ingrid Caminade, employée du jardin depuis six ans, de renchérir : « Je ne vois pas pourquoi on leur donnerait des fruits gratuitement, alors qu’eux font payer leur clients. Et cher ! »

 

Benoît Lamarque ne conteste pas. Mais il compte bien renforcer les liens avec ce voisin inexploité l’an prochain : « Pour l’instant on trouve peu de variété de produits pouvant nous intéresser dans le potager, c’est difficile pour le chef de toujours cuisiner avec les mêmes ingrédients. Mais on continue à discuter avec son directeur. Le contact n’est pas rompu. L’an prochain, il y aura un vrai projet de diversification, avec une centaine de nouvelles espèces. »

Quel potentiel à la Bastide ?

La clientèle comprend de nombreux habitués.

Malgré ces projets d’avenir, le jeune établissement peine à trouver une clientèle estampillée Bastide et à remplir sa salle de 48 couverts. « De nombreux étudiants habitent dans le coin mais il ne viennent pas manger chez nous, simplement boire un coup l’après-midi. » Dans un quartier encore populaire, la carte du Caillou n’est pas accessible à toutes les bourses. Le soir, le menu le moins cher coûte tout de même 28 €. A l’heure du déjeuner, les malins s’en tireront avec un plat du jour à 9,50 €. « Ce qui reste abordable pour une cuisine de qualité », assure le patron.

 

« Nous progressons à notre petit rythme. Les retours des clients sont bons», conclut-il. « L’ambiance est agréable et la nourriture légère : avec du bœuf, on ne nous sert pas des frites mais des légumes moins classiques ! », apprécie Francine, une cliente.

Reste que cet îlot aux accents « brancho-bio-bobo » dénote un peu à la Bastide. Pas suffisant pour entamer l’enthousiasme de Benoît Lamarque, bien décidé à « profiter du développement à venir du quartier. » Il compte même agrandir son espace avec un « joglo », « une pagode en bois avec des tables surélevées, venant d’Asie ». Ouverture sur le monde, toujours.

Lélia de Matharel & Julian Colling / BastideBrazzaBlog

 

 

PS : Tous les jeudis et vendredis, pour les mélomanes, le Caillou propose des concerts de jazz à partir de 19h30. Jeudi 25 octobre, c’était le groupe Organ Project aux instruments. Hervé Saint-Guirons et Yanne Pénichou, musiciens du groupe ont proposé leur portrait musical de la Bastide. A découvrir ici.

Restaurant « Le Caillou du jardin botanique », Esplanade Linné, rue Gustave Carde. 06 85 99 32 42.

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Le concert qui fait du bien quand il s’arrête http://bastidebrazzablog.fr/le-concert-qui-fait-du-bien-quand-il-sarrete/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=le-concert-qui-fait-du-bien-quand-il-sarrete http://bastidebrazzablog.fr/le-concert-qui-fait-du-bien-quand-il-sarrete/#comments Thu, 01 Nov 2012 11:23:59 +0000 aymericparthonnaud http://bastidebrazzablog.fr/?p=2035

Sept gongs chinois étaient frappés entre deux extraits de Bach à l'orgue. (Photos AP)

 

Ce soir-là, c’est « messe sophrologique » à l’Eglise Sainte-Marie. Une petite cinquantaine de curieux a fait le déplacement : beaucoup d’amateurs de relaxation et de médecine douce déjà conquis et leurs conjoints. « Regarde, y’a Marie-Paul, Amélia et Jean-Jacques… Tu les connais du stage, c’est ça ? », explique une spectatrice.

Les stages. Sans doute ceux proposés par V.I.E. dans sa plaquette distribuée à l’entrée et ornée d’un arc-en-ciel : « Ondes sonores, l’Auto-Guérison Accompagnée ». Si un jour cela vous intéresse, il faudra compter 60 euros « l’Atelier d’expression-libération du gong » ou 75 euros les « Ondes sonores thérapeutiques ». Dans le public, on parle plutôt Qi gong, yoga et technique de respiration. « Cette position, j’y arrive pas encore. Mais si tu sais là où il faut contracter le périnée… Attention, pas le scrotum hein, il y a une différence ».

Le silence se fait. Un homme s’approche du micro. Il parle d’harmonie sur le « plan astral », « éthérique » et « spirituel ». Il explique aussi que les « gongs sont comme des personnes » et que le spectacle de vibrations auquel nous allons assister s’achèvera par une « symphonie de lumière ».

Derrière les arcs-en-ciel, les tarifs des stages. Comptez 55 euros l'atelier de libération au gong.

Alors que les trois musiciens prennent place devant l’orgue et les gongs, un homme chuchote : « J’ai peur de m’ennuyer et de finir par m’endormir… ». Sa voisine lui répond : « Ne t’inquiète pas, je ne sais pas si tu vas aimer, mais une chose est sûre, c’est que l’on ne peut pas s’endormir avec ça ».

Elle a raison ! Pendant le concert, les instruments « se répondent ». Côté orgue, rien de déboussolant. L’instrument devient tantôt « servante du Seigneur » avec des morceaux de Bach emplis de révérence ou « cornemuse du diable » avec ses variations angoissantes, genre B.O. de film d’horreur.

Le gong, lui, est moins musical. Le bruit émis par la vibration oscille entre le décollage d’un Airbus et le tonnerre. L’impression est profonde, l’onde envahissante. Rajoutez à cela des bruits de tambour et vous avez littéralement l’impression que l’armée des Enfers arrive à la Bastide.

Le bruit est de plus en plus fort à chaque passage au gong. Le retour à l’orgue est une bénédiction tant elle soulage et détonne par rapport à ce qui précède. Puis « BOOONG ! » Les deux grandes soucoupes dorées  qui font face au public vibrent et miroitent. Ce n’est plus un Airbus qui décolle mais la fusée Ariane.

« Merci à vous, à ceux qui sont restés jusqu’au bout, semble s’excuser Jean-Michel Bloch le chef de ce petit trio. J’espère que vous n’avez pas été trop déconcertés par cette musique… expérimentale ». Le public se lève, sonné. « C’était… puissant », lance une spectatrice avec enthousiasme. « C’était… spécial », lui répond son ami.

Aymeric Parthonnaud / BastideBrazzaBlog

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L’envolée des saveurs http://bastidebrazzablog.fr/elodi/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=elodi http://bastidebrazzablog.fr/elodi/#comments Sun, 28 Oct 2012 13:32:49 +0000 elodiecabrera http://bastidebrazzablog.fr/?p=842

Le grand départ : quelques gouttes de vin et une pincée d'envie (Illustration : E.C)

Une hirondelle couleur d’eau s’est posée au 127 avenue Thiers. L’Oiseau bleu est un restaurant gastronomique qui a fait, en 2008, le pari de s’installer sur la rive droite. Si les prix attractifs sont le moteur de cette traversée, la migration culinaire n’en est pas moins réussie.

Frédéric et Sophie Lafon ont racheté un fond de commerce en 2000, cours de Verdun au cœur des Chartrons. Un petit bistrot déjà tourné vers une cuisine gastronomique mais plus traditionnelle celle-ci. Les deux tourtereaux se lancent alors dans une aventure gustative. Le resto tourne bien, 25 couverts qui trouvent toujours preneurs et des habitués fidèles au poste. Mais Frédéric et Sophie rêvent d’un lieu qui leur ressemble, où ils pourraient créer, inventer des mets à leur image.


A la recherche d’un nid douillet

 

Un coup d’oeil vers la rive droite, le volatile jette son dévolu sur une grande bâtisse en pierre. S’installer de l’autre côté du pont a permis au couple de s’offrir une demeure qui leur sert à la fois de restaurant et de maison à l’étage, « impossible dans Bordeaux avec les prix de l’immobilier ».

Cette année-là, ils achètent aux enchères organisées par la mairie un ancien commissariat. « Le lieu, la maison nous a tout de suite plu, sa hauteur, sa façade. A l’intérieur, il y avait plusieurs bureaux, des petites pièces, il a fallu tout casser ».

Sept mois de travaux et un décor revisité par le décorateur Alain Suttet. Moderne assurément. Un style épuré, simple dans la tendance : des gris, des blancs, du verre, du bois et du métal. Et une terrasse « ça nous permet de travailler à l’année. Là-bas je priais pour qu’il pleuve », glisse Frédéric. Et lorsque le soleil caresse le visage, on peut profiter d’une vue sur le jardin… du chef.

Plumes ancrées dans la créativité (Illustration E.C)

Un restaurant entre deux rives

 

Avec 45 couverts à l’intérieur et presque autant au grand air, l’Oiseau bleu a doublé sa fréquentation. « On pensait qu’il faudrait du temps pour démarrer, mais on a tout de suite travaillé, on s’est même fait surprendre ». Le midi ce sont surtout des gens du quartier, une clientèle des entreprises ». Médecins, journalistes, banquiers défilent au restaurant. « On apporte une nouveauté sans gêner les autres car dans la gamme de prix que l’on fait, il n’y a personne » explique Sophie. Avec la faible concurrence, comparée aux Chartrons où il faut ferrailler avec les autres enseignes, l’Oiseau bleu gagne rapidement en notoriété.

Si le restaurant gastronomique picore une clientèle venue de la rive gauche pour le déjeuner, le soir c’est toute la CUB qui s’invite à la table du chef : « S’installer ici présentait aussi quelques avantages comme la possibilité de se garer. Certains clients nous ont suivi mais ils traversent le pont uniquement pour venir dîner ». Ah la Bastide, « une véritable expédition » pour les habitants des Chartrons témoigne cet indigène originaire de Bouliac.

Drôle d’oiseau

 

L'hirondelle toquée (Illustration E.C)

« L’oiseau bleu ? C’était déjà le nom de l’ancien restaurant. Le propriétaire l’avait appelé ainsi par rapport à un train qui faisait Paris-Anvers » explique Frédéric. « Ce nom nous n’avons pas voulu le changer, l’hirondelle ça fait aussi référence au voyage et ça colle parfaitement avec notre conception de la cuisine » ajoute son épouse.

Un périple des saveurs qui s’est forgé depuis leur rencontre. Ils ont alors 20 ans et travaillent ensemble au relais Margaux, ils ne se quitteront plus, sautant au fil des saisons d’une maison à l’autre « pour faire leurs armes, acquérir de l’expérience dans différents établissements » : des hivers à Courchevel aux étés à Molitg les Bains près de Perpignan jusqu’à Bordeaux. Mais le goût du voyage il est surtout dans l’assiette.

Un brin d’Asie

 

Un goût certain, un raffinement des saveurs et une présentation contemporaine des plats, le chef a su réinventer sa cuisine dans cet univers qui leur « ressemble davantage ». Il a élaboré une carte qui s’adapte au confortable portefeuille comme au portefeuille occasionnel avec des menus allant de 25 à 85 euros. Le menu change toutes les six semaines en fonction des arrivages de saisons et des envies. Pour les amateurs de bonne chair ne craignant l’aventure, la gargote grande classe sait marier les saveurs, mélange de douceur et de piquant, alliage de tradition et de modernité.

Chez les Lafon, les papilles sont sensibles à l’Asie. Dans la cuisine tous les couteux sont estampillés d’un cartouche japonais, et il n’est pas rare de croiser du wasabi au coin de l’assiette, guettant le novice en piment nippon. « Frédéric aime cuisiner le poisson. Lorsqu’on travaillait au Relais Margaux, un des chefs était japonais. Il l’accompagnait choisir le poisson sur le marché, lui apprenait la découpe, la fraîcheur. C’est une chair délicate, fragile qui demande une cuisson à la seconde près », confie la perdrix. Ce sera du merlu pour le plat du jour!

La cave du grand duc

 

La maison sait garder ses trésors sous clé. Au sous-sol, dans une pièce exiguë se nichent toutes les cuvées : près de 350 références de vins qui ont pris place dans l’ancienne cellule de dégrisement du commissariat. Le lit en béton jonche toujours le sol. Captives bouteilles gardées bien au frais.

Nectars bordelais sous clé (Illustration E.C)

Et quand on interroge Sophie, plume de la carte des vins, sur la manière de sélectionner une bouteille plutôt qu’une autre, elle répond sans concession : « Bordeaux a la part belle c’est sûr ! C’est aussi une sélection de nos voyages, les maisons dans lesquelles on a travaillé. Dans le Médoc, la Loire ou à Margaux. Une belle page est pour le Languedoc-Roussillon, quelques vins de Corse aussi. A chaque fois qu’on change la carte, on en discute pour que les vins proposés soient accordés avec les plats». Soignés aux petits oignons. Le week-end dernier, la sommelière partait pour la Provence chez des viticulteurs afin de déguster de fraîches cuvées. Des nouveautés aux accents du Sud rempliront bientôt les verres à pied.

 


 

Au menu

 

Ruban d’encornets, polenta de carottes, soja, gingembre confit et caviar de Gironde (Photo E.C)

Un ruban d’encornet en damier délicatement posé au creux de l’assiette accompagné d’une semoule de carotte. Gingembre et wasabi relèvent la douceur du plat…la petite larme à l’oeil témoigne du piquant. Sur cette sélection du potager, une marguerite de radis égaye l’entrée. Surprenant, esthétique, une entrée pleine de surprise à l’image de cette feuille d’huître. La saveur du crustacé sans la texture du coquillage. Un plat contemporain, qui se déguste avec les yeux et les papilles. 

Darne de mulet noir farci aux gambas bio, concassée de tomates aux olives noires (Photo E.C)

 

 

Le mulet s’invite au menu. L’originalité réside en son cœur farci aux gambas. (Si, si). Cuisson de précision pour ce poisson : 52°, pas plus, pas moins. Pour l’accompagner, une concassé de tomate maison et sa petite sœur d’olives noires. La modernité réside dans le nuage blanc :de l’huile de courge déstructurée citronnée. Surprise…sur le bout de la langue.

Dôme choco-poire, émulsion vanille et poivre de Séchouan (Photo E.C)

Un diabolo à la coque chocolat blanc et chocolat noir. Au premier étage on déguste une mousse de vanille assaisonnée de poivre sichuan, et au rez de chaussée, poire et chocolat praliné. Quelques billes de cacao et un serpentin à la pomme acidulé pour un dessert qui joue avec les saveurs. Flagrant délit de gourmandise.

Elodie Cabrera & Manon Barthélémy / BastideBrazzaBlog

 

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Des méduses vinyliques sur la Garonne http://bastidebrazzablog.fr/des-meduses-vinyliques-sur-la-garonne/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=des-meduses-vinyliques-sur-la-garonne http://bastidebrazzablog.fr/des-meduses-vinyliques-sur-la-garonne/#comments Mon, 22 Oct 2012 12:50:19 +0000 aurorejarnoux http://bastidebrazzablog.fr/?p=187

Crédits: Aurore Jarnoux

Vous vous êtes peut-être demandé ce que faisaient ces étranges bestioles sur la Garonne. Sans le savoir, vous avez assisté à un happening artistique intitulé Gone with the Trend. L’objectif : promouvoir le label musical bordelais « Boxon Records » et faire découvrir des créations en vinyles, illustrations de courants musicaux. Une idée originale qui a pris l’eau.

Crédits: Aurélie Simon

Tout avait pourtant bien commencé. Le hangar Darwin a hébergé, plusieurs jours avant l’évènement, plasticiens et étudiants de l’IUT Science et Génie des Matériaux. Découpage, collage, repassage : au final, treize nymphéas de 16m2 ont vu le jour. Chacun composé de dizaines de vinyles, eux-mêmes collés sur du polystyrène. Flottabilité oblige. Ces nénuphars, méduses ou nymphéas (chacun y voit ce qu’il veut) représentent des courants musicaux : jazz, rock, hip-hop, punk, classique, disco… Il y en avait pour tous les goûts.

Crédits: Aurélie Simon

A l’origine du projet Gone with the Trend, Eric Imbault, un plasticien bordelais. Il a jeté sans vergogne ses treize réalisations dans le lit déchaîné de la Garonne. Le tout pour le lancement de Re-design Boxon : pendant six mois, des artistes vont se servir des vinyles pour les transformer en œuvres d’art.

Crédits: Aurore Jarnoux

Mais c’était sans compter sur la météo… Des trois lâchés prévus, à trois moments différents de la journée, il n’y en a eu qu’un, pluie et vent obligent. Sur le ponton d’honneur, on ne voyait que les organisateurs ; le public était aux abonnés absents. Un show gâché par un temps de chien. L’art et ses limites…

Aurélie Simon & Aurore Jarnoux / BastideBrazzaBlog

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