BastideBrazzaBlog » A la une http://bastidebrazzablog.fr Thu, 10 Jan 2013 14:11:07 +0000 en hourly 1 http://wordpress.org/?v=3.3.1 Darwin, une espèce de projet http://bastidebrazzablog.fr/darwin-une-espece-de-projet/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=darwin-une-espece-de-projet http://bastidebrazzablog.fr/darwin-une-espece-de-projet/#comments Fri, 23 Nov 2012 10:48:17 +0000 audreychabal http://bastidebrazzablog.fr/?p=2944 /* Add Social Bookmars Plugin By Aditya Subawa @ www.adityawebs.com */ ul.aditya-social { list-style:none; margin:15px auto;display:inline-block; } ul.aditya-social li { display:inline; float:left; background-repeat:no-repeat; } ul.aditya-social li a { display:block; width:48px; height:48px; padding-right:10px; position:relative; text-decoration:none; } ul.aditya-social li a strong { font-weight:normal; position:absolute; left:20px; top:-1px; color:#fff; padding:3px; z-index:9999; text-shadow:1px 1px 0 rgba(0, 0, 0, 0.75); background-color:rgba(0, 0, 0, 0.7); -moz-border-radius:3px; -moz-box-shadow: 0 0 5px rgba(0, 0, 0, 0.5); -webkit-border-radius:3px; -webkit-box-shadow: 0 0 5px rgba(0, 0, 0, 0.5); border-radius:3px; box-shadow: 0 0 5px rgba(0, 0, 0, 0.5);} ul.aditya-social li.aditya-facebook { background-image:url("/wp-content/plugins/wp-add-socialbookmarks/images/facebook.png"); } ul.aditya-social li.aditya-twitter { background-image:url("/wp-content/plugins/wp-add-socialbookmarks/images/twitter.png"); } ul.aditya-social li.aditya-stumbleupon { background-image:url("/wp-content/plugins/wp-add-socialbookmarks/images/stumbleupon.png"); } ul.aditya-social li.aditya-digg { background-image:url("/wp-content/plugins/wp-add-socialbookmarks/images/digg.png"); } ul.aditya-social li.aditya-delicious { background-image:url("/wp-content/plugins/wp-add-socialbookmarks/images/delicious.png"); } ul.aditya-social li.aditya-yahoo { background-image:url("/wp-content/plugins/wp-add-socialbookmarks/images/yahoo.png"); } ul.aditya-social li.aditya-reddit { background-image:url("/wp-content/plugins/wp-add-socialbookmarks/images/reddit.png"); } ul.aditya-social li.aditya-technorati { background-image:url("/wp-content/plugins/wp-add-socialbookmarks/images/technorati.png"); } #aditya-cssanime:hover li { opacity:0.2; } #aditya-cssanime li { -webkit-transition-property: opacity; -webkit-transition-duration: 500ms;-moz-transition-property: opacity; -moz-transition-duration: 500ms; } #aditya-cssanime li a strong { opacity:0; -webkit-transition-property: opacity, top; -webkit-transition-duration: 300ms; -moz-transition-property: opacity, top; -moz-transition-duration: 300ms; } #aditya-cssanime li:hover { opacity:1; } #aditya-cssanime li:hover a strong { opacity:1; top:-10px; } /* Add Social Bookmarks Plugins By Aditya Subawa @ www.adityawebs.com */ Sur les ruines de l’ancienne Caserne Niel, une utopie urbaine est en pleine évolution. Mais quelques grains de sables se sont intégrés dans la belle machine. D’un côté le projet...]]> DARWIN

L'écosystème en chantier / photo A.C

Sur les ruines de l’ancienne Caserne Niel, une utopie urbaine est en pleine évolution. Mais quelques grains de sables se sont intégrés dans la belle machine. D’un côté le projet Darwin piétine mais s’installera, de l’autre, la Fabrique Pola risque de rester à quai. 

« On devrait en être à l’inauguration des locaux», soupire Frédérick Latherrad, grosses moustaches et petites lunettes. « Devrait », un conditionnel qui en dit long sur l’état d’incertitude dans lequel se trouve notre interlocuteur. Entre deux rendez-vous et entre deux rives, Latherrade s’est posé une bonne heure place Stalingrad pour causer de l’avenir de la Fabrique Pola, son bébé.

Pola devait s’installer sur  le site de l’ancienne caserne Niel laissée à l’abandon depuis le début des années 2000. De l’espace et des friches pour réaliser une « utopie urbaine », comme disent ses concepteurs. De l’économique, de l’écologique et du culturel, le tout dans un quartier en plein chambardement. Chouette ! Seulement voilà : faire vivre une belle idée, ce n’est pas toujours simple.

Pour bien comprendre la déception des artistes, reprenons depuis le début.

En 2008, Bordeaux fait savoir qu’elle candidate au titre de capitale européenne de la culture dans cinq ans. Les acteurs se mettent au travail et les projets s’accumulent. Aurélien Gaucherand, un darwinien, raconte :
Aurélien Gaucherand de Darwin : « il y a eu un rapprochement entre Inoxia et le collectif Pola » by Bastide Brazza Blog

Frédérick Latherrad l’avoue, « on a saisi cette opportunité et depuis, on pense la Fabrique Pola sur le site de la caserne.» Une véritable pépinière de créateurs. En fait, dès le début, on avait pu discerner quelques dissonances. Au cœur même du dossier, le projet intitulé « Utopies urbaines / nouveaux territoires de l’art » suscitait déjà des réserves. « Simple utopie ou projet structurant ? L’avenir de notre candidature nous le dira», écrivaient certains concepteurs. On le voit, les incertitudes ne datent pas d’aujourd’hui.

Dans l’attente

Quelques mois plus tard, la candidature de Bordeaux n’est pas retenue. Marseille est choisie. Exit l’ambition culturelle de Bordeaux à horizon 2013. La ville voit des subventions précieuses lui passer sous le nez. Richard Coconnier, porteur de la candidature Bordeaux 2013 et aujourd’hui chargé de mission urbanité-culture à la CUB, affirme : « Darwin est un projet économique, la Fabrique Pola, ça n’a rien à voir ».

Ah bon ! Mais pour les acteurs pressentis sur le site de l’ancienne caserne Niel, il y a bien un rapport, et si Jean-Marc Gancille, cofondateur de l’écosystème Darwin parle de « projet commun au moment de la candidature », à l’heure actuelle, l’écosystème Darwin est sur les rails et Pola reste sur le bas-côté.

Alors pourquoi une telle distorsion ? Frédérick Latherrad fait un petit mea culpa :
 Frédérick Latherrad de la Fabrique Pola : « les collectivités ne s’engageront pas si c’est du provisoire » by Bastide Brazza Blog

« On n’a pas réussi à mettre d’accord les collectivités. Entre temps, on s’est installé aux Bassins à flot, dans des locaux provisoires. On a perdu du temps en réalisant des études sur notre implantation à Niel, un temps qu’on ne peut pas rattraper. Et aujourd’hui, on doit déménager, puisque la mairie a un projet de ZAC aux Bassins à flot. » Alors, si toute l’équipe n’atterrit pas à Niel, où va-t-elle jeter l’ancre ?…

Il faut dire que l’installation de Pola à la caserne couterait 4,5 millions d’euros. « Et nous, on ne les a pas », concède le fondateur de Pola. La différence entre Pola et Darwin se situe donc là. D’un côté des artistes qui se regroupent pour mutualiser leurs forces mais dont le financement se trouve essentiellement auprès de collectivités de plus en plus sourdes. De l’autre, des communicants, des entrepreneurs, qui se targuent de n’être subventionnés qu’à hauteur de 6% par les pouvoirs publics.

Alors, pendant que certains font visiter leurs futurs locaux, d’autres bataillent simplement pour sauver leur peau. La Fabrique, un microcosme aujourd’hui dans l’attente du verdict politique. Une situation « hyper inconfortable, hyper problématique », décrite par un membre de Pola qui n’a pas souhaité voir son nom apparaître : « Il faudrait que la mairie et la CUB s’entendent. La question est urgente et complexe, et avec la perspective des élections municipales de 2014, le contexte politique est de plus en plus tendu, ça n’arrange rien. »

Un désarroi quelque peu tempéré par Frédérick Latherrad pour lequel « le climat est serein, on doit de toute façon prendre une décision ».

Pour l’instant la solution proposée est de transférer la Fabrique Pola au tri postal à Bègles. Une solution là encore provisoire comme l’indique Richard Coconnier de la CUB : « Les collectivités territoriales sont en train de négocier l’implantation de Pola à la Bastide dans deux ans environ. Le coût de cet investissement est très lourd. En attendant, l’installation au tri postal à Bègles est une solution étudiée sérieusement. Pour trois ans, maximum. » Attendons-donc que ça se débloque et parlons de ce qui roule : Darwin.

Ecosystème, éco responsable, éco-quoi ?

Bon, alors concrètement, c’est quoi l’écosystème Darwin ? Car pour l’instant, pour les bastidiens et pour les bordelais, ce qui se trame dans la friche Niel, c’est encore abstrait. D’ailleurs on ne voit pas trop ce que font tous ces darwiniens.

Rive droite, à l’entrée de l’ancienne caserne militaire. Un panneau géant attire l’attention : « Darwin, l’écosystème de la caserne Niel ». Derrière les grilles, des bâtiments en enfilade. Sur la gauche, les magasins généraux, en pleine réfection, qui doivent accueillir d’ici peu les locaux de Darwin, une pépinière d’entreprises, un espace de « coworking », flanqué d’une conciergerie, de salles de réunion, d’une boulangerie, d’une supérette bio et d’une boutique « d’éco mobilité ».

En face, une charpente de ferraille ouverte sur le ciel est soutenue par des murs délabrés, couverts de graffs. Derrière les magasins généraux en travaux, on découvre d’autres vestiges, pas en meilleur état.
Le projet Darwin devrait faire cohabiter ici entreprises, associations et vie de quartier avec un credo : la transition écologique de l’économie.

A la base de cette « utopie urbaine », il y a Philippe Barre. En 2000, cet Aquitain de bonne famille crée une agence de pub, Inoxia, au fonctionnement original : bilan carbone réduit, différences de salaires entre les employés ne devant pas dépasser les 1600 euros, formation permanente des personnels, etc. Six ans plus tard, Barre souhaite concrétiser ses convictions.

« On avait besoin d’un lieu pour donner corps à cette idée de transition écologique avec une économie qui ait plus de sens, se souvient Jean-Marc Gancille, numéro 2 du groupe. On a donc acheté à la CUB une parcelle de terrain, un hectare avec quatre bâtiments posés dessus. »

Esprit Darwin es-tu là ?

Hangar Darwin

Skate park indoor / photo A.C

Cette acquisition étant faite, il fallait alors coller à cet esprit Darwin qui sous-tend l’ensemble du projet. Aurélien Gaucherand, consultant chez Inoxia, souligne que « chaque acteur qui entre dans l’écosystème Darwin doit s’engager sur une charte commune. Toutes les décisions sont prises de manière collective. » L’exemple le plus concret de ce modèle se trouve très certainement dans le grand hangar central, avec son skate-park indoor voulu par Philippe Barre. « Une zone autonome temporaire », comme le qualifie Aurélien Gaucherand.

En un an, ce hangar, à l’intérêt architectural plutôt nul, est devenu l’endroit à la mode pour les passionnés de glisse. Le tout étant supervisé par une fédération d’associations qui a investi les lieux et développé ce concept de hangar autogéré dédié aux cultures urbaines. Au menu : récupération, recyclage, entraide.
Problème. Le Hangar Darwin, espace rassembleur et fonctionnant à la débrouille, est amené à disparaître. «Nous avons une autorisation d’occupation temporaire délivrée par la CUB jusqu’en 2013 », précise Jean-Marc Gancille. Le hangar devrait ensuite devenir un lieu mixte avec parking et skate-park payant.

Alors pourquoi transformer ce lieu qui semble aujourd’hui fonctionner ? Réponse : le triptyque infernal sécurité, droit et argent est venu mettre son nez dans le dossier. Tel qu’il est, l’endroit n’est pas aux normes. Et le coût des travaux pour installer des portes anti-panique et un système de désenfumage est estimé à 200 000 euros. Des fonds ont été demandés à la mairie. Mais celle-ci réalisera-t-elle un tel investissement pour un lieu qui pourrait, sous une autre forme, rapporter de l’argent au lieu d’en coûter ? Car l’idée du parking ne sort pas de nulle part. L’écosystème Darwin sera voisin de l’éco quartier Bastide. De futures habitations et donc de futurs véhicules à garer. Une manne dont les responsables politiques pourraient avoir du mal à se passer.

Un éco quartier ? et donc Darwin, c’est aussi écolo ?

« Les espèces qui survivent ne sont pas les plus fortes ni les plus intelligentes, mais celles qui s’adaptent le mieux au changement.» Charles Darwin.
Les concepteurs l’affichent clairement sur leur site : « L’espèce humaine vit une crise sans précédent. Au cyclone de la crise économique et sociale s’ajoute le spectre bien réel d’une crise écologique qui menace notre survie même. » Une théorie scientifique et un postulat philosophique dont les darwiniens se réclament. Leur objectif ? La transition écologique de l’économie.

Un chantier vert c'est ça photo A.C

Un chantier vert c'est ça / photo A.C

Dans le discours on se retrouve avec une ribambelle de termes verts. Mais au-delà du discours, Darwin, dans les faits, c’est vraiment écolo ? Alors oui, les travaux dans les magasins généraux sont verts, le bâtiment sera vert, et la pelouse aussi. Un édifice sans climatisation et un système d’extinction automatique des lumières. Tri des déchets, énergies renouvelables. « Une démarche négawatt », selon Jean-Marc Gancille. D’ailleurs, Darwin n’est plus dans le giron d’EDF. Ses concepteurs ont préféré opter pour Enercoop, seul fournisseur d’électricité à s’approvisionner directement et à 100% auprès de producteurs d’énergies renouvelables.

Au final, l’idée est de rendre le bâtiment éligible au label Effinergie rénovation basse consommation. Une «prouesse » possible grâce à la texture même du bâtiment. Les murs sont épais, ça retient la chaleur. Bon.

« Le vert c’est tendance, c’est dans l’air du temps »

Autre exemple de cette tendance verte, le groupe Vertige qui va installer sur le site une station expérimentale afin de développer ses toitures végétalisées. Stéphane Demguilhem, le dirigeant et fondateur de Vertige, espère d’ailleurs recouvrir le toit de la future crèche de son tapis de cacao et café où pousse la verdure. Petit bémol à cet enthousiasme verdoyant du côté de Jean-Marc Gancille : « Pour le toit de la crèche, rien n’est fixé ». Trop vert le toit cher ? Et inversement.

Ce même Jean-Marc Gancille ne le cache pas : « le vert c’est tendance, c’est dans l’air du temps ». Voilà qui est dit. Du coup, on se pose la question. Chez les créateurs de Darwin, s’agit-il d’une réelle prise de conscience, d’un vrai souci de l’environnement, ou tout simplement d’une vague verte sur laquelle on surfe ? Les deux, probablement.

Premier paradoxe, Philippe Barre qui a investi 13 millions d’euros dans l’aventure. Comme le précise Jean-Marc Gancille, « il aurait pu ne pas prendre de risque et ne pas se lancer dans ce projet où il peut tout perdre».
Tout de même, il est surprenant de voir que les acteurs de ce projet viennent pour beaucoup de grands groupes, bien éloignés des préoccupations écolo et autres utopies collaboratives. Jean-Marc Gancille a travaillé durant des années comme directeur de la communication et du développement durable chez Orange, et comme directeur marketing chez France Telecom. Et Sylvain Lepainteur, concierge en chef et crécheur, a travaillé pour la Française des jeux. Mais comme il l’explique, sa rencontre avec Philippe Barre est arrivée à point.
Greenwashing ou pas, le projet avance. Fonds privés et acteurs motivés et convaincus.
Mais entre le discours affiché et l’investissement à trouver, y aurait-il incompatibilité ? Le projet Darwin de la caserne Niel a fait rêver bien des bordelais. Sa réalisation finale pourrait engendrer plus d’amertume que d’enthousiasme.

Bon, et si vous n’avez toujours rien compris, Jean-Marc Gancille résume tout en moins de trois minutes :
 Jean-Marc Gancille de Darwin : L’origine de l’espèce by Bastide Brazza Blog

Audrey CHABAL / BastideBrazzaBlog

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Entre les lignes, une journée à Sud Ouest – Episode 4 http://bastidebrazzablog.fr/entre-les-lignes-une-journee-a-sud-ouest-episode-4/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=entre-les-lignes-une-journee-a-sud-ouest-episode-4 http://bastidebrazzablog.fr/entre-les-lignes-une-journee-a-sud-ouest-episode-4/#comments Wed, 21 Nov 2012 22:04:10 +0000 sophielevy http://bastidebrazzablog.fr/?p=3046

De la côte basque aux confins de la Dordogne, Sud Ouest trône sur son territoire. Huit départements dans lesquels il a presque éteint toute concurrence. Depuis la Libération, qu’il soit critiqué ou adoré, le journal a fait ses preuves. Avec ses 298 150 exemplaires vendus chaque jour, Sud Ouest est le troisième quotidien régional de France.

Délocalisée sur les quais de la rive droite depuis 2001, l’imprimerie porte fièrement sur sa façade les grosses lettres rouges du titre. En 2009, la rédaction suit et s’installe un peu plus bas, sur le quai de Queyries. De la rosée du matin au clair de lune, ce sont des centaines de petites mains qui s’activent. Pas seulement les journalistes, mais tous ceux qui font que ce titre historique paraît chaque jour.

A travers cette série, nous vous invitons à vivre chaque temps fort de la création d’un journal et à rencontrer ses acteurs importants, souvent méconnus.

Episode 4 – Minuit-3h : Impression

N.B. : Dans un souci de transparence, nous tenons à vous signaler que plusieurs étudiants de l’IJBA travaillent actuellement à Sud Ouest.

Charlotte Jousserand et Sophie Levy

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Nec plus Ultras http://bastidebrazzablog.fr/nec-plus-ultras/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=nec-plus-ultras http://bastidebrazzablog.fr/nec-plus-ultras/#comments Wed, 21 Nov 2012 11:16:42 +0000 antoinehuotdesaintalbin http://bastidebrazzablog.fr/?p=3027 25 ans d’histoire ça se fête. A l’occasion du match de Ligue 1 entre les Girondins de Bordeaux et l’Olympique de Marseille, les Ultramarines ont célébré leur quart de siècle d’existence en dévoilant leur plus grand tifo jamais réalisé jusqu’à présent. Retour sur la conception de cette « œuvre d’art ».

De 10h à 1h du matin, les supporters se sont relayés sans relâche. (Crédit A.HDSA)

Caserne Niel, minuit. A la lumière de quelques projecteurs, une vingtaine de jeunes agenouillés s’appliquent à suivre le quadrillage posé sur les bâches. Pendant presque un mois, les membres du groupe se sont relayés jour et nuit pour confectionner les bâches qui ont été  dépliées pendant tout le match. « Le tifo représente tous les logos de la ville, ses armoiries, plus ceux du groupe sur les 25 ans d’histoire », nous dit Clément, 26 ans, un des responsables de l’organisation du tifo. Le match face à Marseille est le cadre idéal pour les Ultramarines. Cette rencontre est attendue chaque année par les supporters pour qui le club phocéen représente le plus grand rival dans le championnat.

Pensée depuis un an et demi, la réalisation concrète du tifo a commencé il y a huit mois. Les premiers croquis ont été dessinés sur une feuille A4 et la maquette finale réalisée sur ordinateur. Une dizaine de personnes ont participé à l’élaboration et la création des motifs. Les 8 bâches ont ensuite été installées dans le hangar de la caserne et quadrillées avant de pouvoir dessiner les contours. Une dizaine de jours ont été nécessaires pour ce travail. Après  trois semaines de travail au cours desquelles une cinquantaine de personnes s’est relayée de 10h jusqu’à 1h du matin parfois, le tifo de 80 mètres sur 40 recouvre l’ensemble du Virage sud. « C’est le plus grand qu’on ait jamais fait », s’exclame Clément. En plus des bâches, des ronds en cartons ont été fabriqués pour faire un focus sur les quelques moments historiques du club et des Ultramarines.

Plus de 3 semaines ont été nécessaires à la confection du tifo (Crédit : A.HDSA)

Le premier bâchage est effectué le 6 août 1986 et les statuts déposés en préfecture début 1987. Depuis 25 ans le groupe a grandi aux côtés du club. « Globalement on a toujours eu de bonnes relations avec le club. C’est aussi dans son intérêt que ça se passe bien. Sans les Ultramarines, aucun déplacement ne serait organisé », explique Thibaut, un des responsables du groupe.  Aujourd’hui, les UB87 sont les seuls à se déplacer pour voir leur équipe jouer à l’extérieur. « Il y a trois ans quand les résultats étaient là, on avait un car rempli de non-adhérents au groupe qui se déplaçaient avec nous. Maintenant il n’y a plus beaucoup de monde ». Le Bordelais n’est pas supporter mais spectateur et même parmi les membres des UB87, seuls les plus motivés se sont impliqués dans la fabrication des bâches.

De nombreux obstacles

Cependant les difficultés sont nombreuses pour préparer ce genre de tifo. « Au total ça nous coûte près de 20000 euros », explique Pierre, 26 ans, membre des UB87 depuis dix ans et un des dessinateurs. Plastique et peintures qui viennent d’Allemagne, tissu d’Italie… Les supporters ont pour cela économisé depuis 5 ans afin de préparer ces fresques. « On est auto-financé, on ne cherche pas d’aide du club, mais c’est vrai que c’est compliqué. On galère mais on est toujours là », continue le jeune homme. Quêtes, ventes de vêtements à l’effigie du groupe, de matériel… « On essaie de faire comme on peut, en plus de cela, « on n’a pas vraiment de hangar à nous pour monter ces grandes bâches », regrette Clément.

Depuis huit mois, les supporters bordelais sont à la recherche d’un lieu pour fabriquer tranquillement leur tifo. « On est l’une des plus grosses asso de la ville (environ 1000 adhérents), mais personne ne nous écoute », s’agace Clément. Entrepôts, hangars de potes, extérieurs, la recherche d’un grand espace est assez compliqué. Du coup pour la première fois, ils se retrouvent à la caserne Niel. Un endroit mis à « disposition par Darwin ». Mais la pluie et  le froid, les ont poussés à changer de lieu. Pendant deux jours, ils ont investi un entrepôt désaffecté à Bègles. « Et puis on s’est fait virer, donc on est revenu à la Bastide », soupire le jeune homme. « On a une mauvaise image un peu partout, notamment à cause des médias, donc les gens ont peur en nous voyant débarquer », déclare « Staff », 41 ans, dont 16 passés aux UB87.

La fabrication aura coûté au groupe de supporters plus de 20000 euros (Crédit: A.HDSA)

Le mouvement Ultra, à Bordeaux comme dans le reste de la France, reste très souvent marginalisé. Problèmes avec les clubs, les mairies, la police… « De notre côté, on n’a pas de problèmes avec les dirigeants, et c’est aussi dans leur intérêt, mais c’est différend avec la police et la mairie », sourit Pierre. L’année dernière, « le nouveau préfet Patrick Stefanini voulait imposer sa marque au début et le premier dossier sur lequel il est tombé est celui des Ultras. Il ne voulait pas laisser nos bâches en l’état. Il fallait qu’elles soient ignifugées totalement ». Une décision unique en France et en Europe.

Pour protester contre cette décision, en février dernier, pour le match face à Lyon « on n’a pas bâché, ni mis notre banderole représentant le groupe. Notre but c’est d’éviter les conflits, on représente la tribune, si il y a des problèmes on peut venir nous taper dessus. Du coup on a brûlé des torches mais le club et la police n’avaient plus aucun intermédiaire à qui parler. S’il y a des indépendants, il n’y a plus aucune possibilité de faire porter le chapeau à l’asso ». Le préfet a fini par donner raison aux Ultras, revenant sur sa volonté d’ignifuger toutes les bâches.

« On n’est pas des hooligans »

L’image des Ultras est très souvent écornée, déformée. « C’est à cause de quelques groupes qui font les cons et après c’est tout le mouvement qui en pâtit », réagit Clément. Associés aux hooligans la plupart du temps, les Ultras se défendent d’appartenir à cette catégorie de « supporters ». Les médias et les autorités y sont aussi pour quelque chose. « Aujourd’hui t’es considéré comme un hooligan quand t’es arrêté parce que t’es bourré en rentrant au stade, que t’as de la drogue ou des fumigènes. Réellement ceux arrêtés pour violences ne sont pas nombreux (1/4). Mais c’est fait pour montrer que leur politique marche, pour justifier le dispositif et les dépenses fortes. » Avec chaque curieux qui vient dans le hangar, les Ultramarines discutent afin de mieux se faire connaître, pour que les préjugés cessent. Les supporters regrettent également que les médias n’évoquent pas du tout le côté social du groupe. « A Bordeaux, on organise des quêtes pour les restos du cœur, on distribue des repas, on donne des fringues, des jouets à différentes assos. On ne se contente pas de chanter au stade ».

« Les hooligans ne sont même pas des supporters, tu ne les verras jamais faire des tifos, un spectacle. Un hools c’est bête, méchant et ça tape », rigole « Staff », ancien membre du groupe hooligan bordelais « Antisocial », et aujourd’hui membre des UB87. Antisocial étant devenu un groupuscule fasciste, le quadragénaire s’est tourné vers les Ultramarines, apolitique, mais pionnier dans la lutte antifasciste et antiraciste. « Les mentalités ont beaucoup changé, la mienne aussi. Dans les années 90 t’avais quand même quelques bras tendus mais maintenant c’est le pied », conclue « Staff ».

Dernière étape avant le déploiement dans les tribunes, les bâches sont déroulées devant le stade (Crédit: Adrien Ortavent)

Les UB87 ont installé le tifo le dimanche matin dans le stade Chaban-Delmas (Crédit: Adrien Ortavent)

Le tifo a été déployé au début du match opposant les Girondins de Bordeaux à Marseille(Crédit : chezlesgirondins.com)

Antoine Huot de Saint Albin /bastidebrazzablog.fr

 

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LA CASERNE, épisode 4 http://bastidebrazzablog.fr/la-caserne-episode-4/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=la-caserne-episode-4 http://bastidebrazzablog.fr/la-caserne-episode-4/#comments Sat, 17 Nov 2012 16:32:24 +0000 cyrildomanico http://bastidebrazzablog.fr/?p=3003 Dans cet épisode expérimental de LA CASERNE, plongez dans une balade initiatique à la découverte des graffiti et de leurs références plutôt surprenantes… Oserez-vous passer de l’ombre à la lumière ?

L’invité : Le sociologue Guy Tapie, professeur de sociologie à l’école nationale supérieure d’architecture et de paysage de Bordeaux .

 

 

A revoir :
-ÉPISODE 1, A la découverte du Bike Polo

-ÉPISODE 2, danse Hip-hop avec Yuh can WIne.

-ÉPISODE 3, le skateboard avec la Darwin Brigade.

 

Réalisation : Cécile Andrzejewski, Cyril Domanico & Boris Jullien / BBB
Voix et écriture : Charlotte Jousserand

 

 

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Foot : Où sont passées les femmes ? http://bastidebrazzablog.fr/foot-ou-sont-passees-les-femmes/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=foot-ou-sont-passees-les-femmes http://bastidebrazzablog.fr/foot-ou-sont-passees-les-femmes/#comments Sat, 17 Nov 2012 15:04:20 +0000 cyrildomanico http://bastidebrazzablog.fr/?p=2978 Précurseur bordelais du football féminin, le club de la Bastidienne rencontre de sérieux problèmes pour reformer des sections féminines.

Après avoir été l'un des premiers clubs professionnels de la région, le SCB lance une section féminine bien avant l'emballement médiatique des années 2010. Ici, l'équipe sénior 1982-1983. Crédit Archives SCB.

Dans la cité du vin, le Sporting Club de la Bastidienne ( SCB ) traverse les époques comme un vieux millésime qui a perdu de sa superbe. Depuis sa création en 1904, l‘association sportive suit un peu le même destin que le quartier industriel et populaire dans lequel elle est ancrée depuis plus d’un siècle.

Il n’y a qu’à faire un tour au siège du club, rue des Vivants, pour s’en convaincre. Au fond de la grande salle, les trophées et fanions poussiéreux rappellent aux curieux le glorieux passé du club : deuxième division nationale de 1933 à 1935, épopées en coupe de France dans les années 1950, puis la section féminine et ses éclairs victorieux au niveau local puis régional. Car oui, c’est bien avec les  filles que le club « rouge et blanc » a redonné de la vigueur à ses couleurs alors que les hommes étaient tombés bien bas : «  Après avoir été l’un des premiers clubs professionnels de la région, nous avons lancé une section féminine au début des années 1980 , raconte Marc Frémy, l’actuel vice-président du club. A cette époque, le foot féminin n’était pas à la mode comme aujourd’hui ».

Pour le quartier cette initiative fut une réussite. Pendant près de vingt ans le club inscrit plusieurs équipes de jeunes et d’adultes dans les championnats départementaux et régionaux. Des dizaines de filles défendent alors les couleurs du SCB chaque week-end, notamment grâce au travail du responsable de la section d’alors,  Lionel Hadmar  :  «  C’est l’un des principaux artisans de cette réussite. Il a réussi à attirer, former et encadrer beaucoup de filles. Il y avait à l’époque une structure solide pour les féminines », se souvient non sans regrets Françoise Frémy, la trésorière et communicante improvisée du club.

Comme un symbole, l’une des plus grandes fiertés de toute l’histoire de la Bastidienne est d’ailleurs le fruit de cet âge d’or au féminin :  « C’est à cette époque que l’on a formé Hoda Lataff. C’est chez nous qu’elle a fait ses premiers pas ». De 1989 à 1995, la future numéro 10 de l’équipe de France fait ses classes au SCB, à quelques pas du domicile de ses parents. Pendant six années, la jeune Hoda illumine les pelouses d’Aquitaine par sa technique et sa fougue, avant de continuer son ascension dans des clubs plus huppés.

 

A la reconquête de son glorieux passé, la nouvelle équipe dirigeante tente de relancer une équipe féminine. De gauche à droite : Marc Frémy, Bernard Jean-Louis, Françoise Frémy. Photo C.D

De cette période où les femmes redoraient le blason du club, il ne reste rien. Ou presque. Pour la saison 2012/2013, l’association sportive n’a pas trouvé assez de filles pour monter une ou plusieurs équipes. «  Il ne reste qu’une seule fille, elle joue en catégorie U11 (moins de 11 ans), avec les garçons », témoigne Alexandra Guidez, ancienne joueuse et actuelle responsable de l’école de foot. C’est vraiment dommage pour le club qui joue un rôle prépondérant dans ce quartier ». Un paradoxe à l’heure où le football féminin gagne les chaînes de télévision et progresse de près de 10 % en terme d’inscriptions au plan national.

A cela,  la direction du Sporting Club de la Bastidienne n’a pas réellement d’explications : «  On n’arrive pas à trouver concrètement d’où ça vient. On analyse la situation parce que cela nous préoccupe. Mais on envisage quand même de reformer des sections féminines rapidement », précise Françoise Frémy. Ce qui est sûr, c’est que cette crise des féminines dure déjà depuis plusieurs années : «  Depuis 2005 et le départ de Lionel Hadmar , responsable historique des équipes féminines, on n’a pas réussi à recréer quelque chose de stable. Depuis c’est difficile de retrouver des joueuses pour les jeunes comme les seniors ». Pourtant, il y a deux ans, la machine semblait repartir à nouveau avec la reformation d’une équipe de jeunes ( U16 ) et d’une équipe senior. Malgré des résultats satisfaisants, l’aventure s’est arrêtée en fin de saison dernière, le club n’ayant plus assez de joueuses pour repartir.  Face à cet exode les dirigeants s’interrogent. Pourquoi les filles, nombreuses il y a 20 ans, désertent le SCB?

L’embarras du choix

L’explication pourrait venir des mutations sociologiques que connaît la Bastide. Depuis l’arrivée du tram en 2003 et l’inauguration annoncée du pont Chaban-Delmas, le quartier se désenclave. Autrefois séparé du reste de la ville par la Garonne, le secteur connaît de nombreux bouleversements : augmentation des loyers, nouveaux arrivants, nouveaux projets, et… nouvelles activités sportives. « Les parents ont désormais l’embarras du choix » semble déplorer Françoise Frémy. Difficile dans ces conditions de lutter contre le Handball et le Basket, des sports qui ont l’avantage de rassurer les familles. Pratiqués en intérieur, ils offrent un cadre de jeu plus sécurisé et protégé des intempéries. Par ailleurs, le club, qui est historiquement lié à la cité populaire de la Benauge, paie sa réputation sulfureuse : « On est pris pour un club de voyous » analyse Bernard Jean-Louis, le directeur sportif du SCB. Pas facile dans ces conditions de séduire les recrues potentielles, issues des familles qui commencent à s’installer dans le quartier . « A la Bastide, le hockey sur gazon et l’escrime se développent. Les parents qui y inscrivent leurs filles ne souhaitent pas les voir chez nous » continue la trésorière, Françoise Frémy.

 

« Il ne reste qu'une seule fille, elle joue en catégorie U11 avec les garçons », témoigne Alexandra Guidez, l'actuelle responsable de l'école de foot.» Photo M.K

Un manque d’encadrement

Ce déficit d’image est d’autant plus gênant qu’il est venu s’ajouter à des carences dans l’encadrement des sections féminines. C’est en tout cas ce que prétend l’actuel entraîneur de l’école de foot, Alexandra Guidez. Elle qui jouait au SCB la saison dernière n’hésite pas à critiquer la structure mise en place : « Il faut se poser les bonnes questions. La plupart des autres joueuses sont parties dans des clubs où elles savaient qu’elles seraient mieux encadrées. » Une analyse reprise à demi-mot par Françoise et Marc Frémy. lls reconnaissent que le club n’a pas réussi l’année dernière à trouver un entraîneur capable de construire sur le long terme et de fédérer autour de lui.

Ce genre d’errements est fatal car une équipe féminine est bien plus difficile à gérer qu’une équipe constituée d’hommes : « Les filles ont besoin de beaucoup plus de présence, d’écoute et d’encadrement » assure Arielle Piazza. L’adjointe aux sports à la mairie de Bordeaux travaille depuis 2010 au développement des sections féminines dans l’ensemble des sports de la ville : « Nous sommes prêts à aider les clubs comme la Bastidienne, s’ils mettent en place des projets cohérents pour développer les équipes de filles. C’est notre rôle. Encore faut-il que ces structures en aient vraiment la volonté. »  La volonté, les dirigeants de la Bastidienne l’ont. Du moins, ils assurent vouloir remédier à la série de petits couacs qui empêchent le SCB féminin d’être à nouveau attractif. Mais il est difficile d’attirer de nouvelles recrues dans un club où la seule joueuse a moins de 11 ans.

 

Le problème de la mixité

Pas question en effet pour une passionnée de venir se perdre dans un univers totalement masculin, même si la mixité est permise en compétition jusqu’à l’âge de 15 ans (catégorie U15). Au delà de l’activité sportive, les filles chercheraient plus que les garçons à nouer des liens amicaux sur le terrain. « Aujourd’hui, les femmes veulent jouer entre-elles» assure Michèle Chevallier, chargée de la féminisation et du développement féminin à la ligue de football d’Aquitaine. Il va peut-être falloir que les clubs envisagent de développer des équipes non mixtes, y compris en catégories jeunes ».

Conscient de cette réalité, le Sporting Club de la Bastidienne cherche à conquérir le cœur des jeunes filles dès leur plus jeune âge. Depuis quelques semaines, ses dirigeants essaient de multiplier les partenariats avec les établissements scolaires de la Bastide. Un procédé qui devrait permettre aux petites filles du quartier de toucher le ballon rond plusieurs heures par semaine. Une stratégie qui pourrait s’avérer payante afin d’enraciner le football féminin dans cet espace en pleine mutation. Avec ces nouvelles adeptes, le club espère se construire un nouveau vivier. Afin de pouvoir rapidement recréer une équipe féminine compétitive. Et espérer redevenir un jour, la référence bordelaise en la matière.

 

Cyril Domanico et Maxence Kagni // BBB

 

 

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Dans l’ombre du tram http://bastidebrazzablog.fr/dans-lombre-du-tram/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=dans-lombre-du-tram http://bastidebrazzablog.fr/dans-lombre-du-tram/#comments Fri, 16 Nov 2012 16:06:31 +0000 clemenceboheme http://bastidebrazzablog.fr/?p=2971 Que fait le tram quand vous n’êtes pas dedans? Cette question ne nous semblait pas se heurter au secret défense et pourtant ! Les services de la communication de Kéolis, exploitant de TBC, se sont mis à notre disposition pour nous ouvrir les portes de l’atelier… et nous empêcher de poser des questions aux ouvriers. D’où cette étrange vidéo dans laquelle nous avons dû protéger l’anonymat des employés qui s’activent, bichonnent et soignent le tram.

Clémence Bohême & Julian Colling / BastideBrazzaBlog

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Joël Donate, celui qui ramassait des pierres pour en faire des voisins http://bastidebrazzablog.fr/joel-donate-celui-qui-ramassait-des-pierres-pour-en-faire-des-voisins/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=joel-donate-celui-qui-ramassait-des-pierres-pour-en-faire-des-voisins http://bastidebrazzablog.fr/joel-donate-celui-qui-ramassait-des-pierres-pour-en-faire-des-voisins/#comments Thu, 15 Nov 2012 20:37:05 +0000 remydemichelis http://bastidebrazzablog.fr/?p=2950

Joël taille la pierre et la bavette. Il vivait à la Bastide et c’était bonnard. Quand il est parti, il a emporté souvenirs et caillasses. Démolition, reconstruction. Les caillasses sont devenues ses souvenirs. Tribulations dans les rues de la Bastide, chroniques du passé dans sa cave, galères et tuiles, l’air pépère.

 

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Rémy Demichelis & Alix Mounou / Bastide Brazza Blog

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Portfolio : J’ai instagramé la Bastide http://bastidebrazzablog.fr/portfolio-jai-instagrame-la-bastide/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=portfolio-jai-instagrame-la-bastide http://bastidebrazzablog.fr/portfolio-jai-instagrame-la-bastide/#comments Mon, 12 Nov 2012 20:40:00 +0000 aymericparthonnaud http://bastidebrazzablog.fr/?p=2905

Extrait de la mosaïque du tumblr "J'ai instagramé la Bastide" (A.P.)

Instagram est une application capable de transformer – c’est sa réputation – les plus grands déchets de votre téléphone portable en petits chefs-d’oeuvre vintage. Un format carré 6×6 reprend celui des instantanés d’antan et des filtres de couleurs donnent l’impression que ces photos sortent d’un album des années 70.

◊ Retrouvez tous les instagrams du quartier Bastide Brazza sur le tumblr J’ai instagramé la Bastide.

Instagramer la Bastide n’est pas qu’une facilité technique. L’application colle avec l’atmosphère de ce quartier et ce qui plaît à sa communauté d’utilisateurs souvent jeunes et branchés. La géométrie des ruines de la friche ravira les nombreux amateurs du mot clef #Architecture. Les hipsters en mal de #StreetArt trouveront leur bonheur avec les photos des graffitis qui recouvrent la caserne Niel, leur terrain de jeu rive droite. Les filtres vintage offrent un lustre bienvenu aux photos des voitures anciennes que l’on répare avenue Thiers.

Et puis, on a un petit plaisir à montrer un autre Bordeaux sur cette plateforme. Un Bordeaux peut-être plus vibrant et coloré que celui de la rive gauche. Instragramer pour la millième fois le miroir d’eau de la place de la Bourse c’est bien, mais déjà vu. Ici on compte vous montrer les jolies choses que l’on peut trouver entre les bureaux froids et les hangars rouillés de la Bastide.

Aymeric Parthonnaud / Bastide Brazza Blog

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Sous le chapiteau du cirque Romanès http://bastidebrazzablog.fr/sous-le-chapiteau-du-cirque-romanes/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=sous-le-chapiteau-du-cirque-romanes http://bastidebrazzablog.fr/sous-le-chapiteau-du-cirque-romanes/#comments Mon, 05 Nov 2012 17:49:57 +0000 paulinemoullot http://bastidebrazzablog.fr/?p=2861 Jusqu’au six janvier, le cirque tzigane Romanes a installé son chapiteau sur la rive droite bordelaise. Découverte.

On attend les spectateurs une heure avant la représentation

« Chef ? Comme « réussite sociale », c’est un mot qui n’existe pas chez nous. » Alexandre Romanès explique sa manière de voir entre deux bouchées de baguette qu’il trempe dans un café épais. De gros morceaux de pain qu’il attrape au dessus du réfrigérateur et qu’il recouvre d’une énorme couche de beurre.

« Chez nous, grâce à la médecine tzigane on n’est jamais malade ». Quel est alors le secret de cette bonne santé ? Premièrement, jamais de café. C’est trop mauvais. Quand on lui fait remarquer qu’il est justement en train d’en boire « c’est exceptionnel. Eux, ils en boivent tout le temps mais il ne faut pas ». Les femmes ne devraient pas prendre de lait de vache non plus. Trop riche, ce serait « une des causes du cancer du sein » selon Alexandre. Au fond de la cuisine, trône une brique de lait demi-écrémé. On n’est pas à une contradiction près.

Il est un peu plus de dix heures. Et ils sont plusieurs à terminer leur petit-déjeuner. Pendant que Feninka, la « mamie », s’attelle déjà à la cuisine. Un bâtiment en préfabriqué de quelques mètres carrés tout en longueur. Les éviers pour la vaisselle sont à l’extérieur. De l’autre côté de la fenêtre. Pratique pour poser la vaisselle sale sans ressortir sous la pluie. Sur tout le côté droit, un réfrigérateur et deux grands tables recouvertes d’une toile cirée. Quand on mange dans la cuisine, c’est côte à côte face à un mur. De l’autre, une cuisinière à gaz, alimentée par des bouteilles stockées à l’extérieur. Un grand congélateur et un autre réfrigérateur.

D’abord, faire les courses et nettoyer le chapiteau

 

A peine le temps de poser quelques questions, de parler médecine tzigane et censure politique, et on se retrouve dehors. Sous la pluie. Une camionnette part avec les femmes pour faire les courses au supermarché.

« Alin ! Il est debout Alin ? Dorel vas me chercher Alin, les garçons, tout le monde ! ». Réunion sous une bâche plantée devant une caravane. « Je vais prendre les garçons dans la voiture, et on va aller mettre les tracts dans les boîtes aux lettres. On va faire ça une demi-heure, tous les jours. Sinon on ne s’en débarrassera jamais de ces 10 000 prospectus ».

Alexandre, la soixantaine d’années, les cheveux grisonnants bien plaqués en arrière, troquera son gros pull noir et jogging bordeaux contre un pantalon de flanelle noir et une chemise violette juste avant la première représentation, à seize heures.

Rose-Reine, la plus jeune fille d’Alexandre, et sa cousine Nicoletta passent en jupes longues colorées un peu plus loin. « Va mettre un survêtement, et allez répéter ». Les adolescentes s’habilleront plus chaudement sous la pluie. Mais n’iront pas répéter.

« Alin, va nettoyer le chapiteau ». Ils sont deux, Alin le neveu d’une vingtaine d’années et Dorel, le cousin un peu plus âgé. Tous les deux habillés en noir. Le plus jeune, très maigre, au corps d’adolescent, a des yeux rieurs et jamais l’air sérieux. Dorel, plus taiseux, fixe ses interlocuteurs d’un regard concentré. En quelques minutes, sans échanger presque une seule parole, ils ont terminé de balayer les tapis rouge du chapiteau de 500 places. Un chapiteau blanc installé sur un remblais de gravier, la seule zone du terrain qui n’est pas envahie par les flaques.

Alexandre et le reste des garçons qu’il a réquisitionnés sont déjà partis. Les autres se sont réfugiés dans leurs caravanes. Une dizaine installées en demi-cercle à gauche du chapiteau. Certaines sont un peu moins modernes, peintes en vert avec l’inscription « Romanès » sur le côté. A l’entrée, une vieille roulotte jaune et rouge. Elle sert à entreposer les trois livres à vendre d’Alexandre Romanès et les affiches.

Des odeurs de chou et de café sucré

 

Dans la cuisine, Feninka s’active toujours. Ça sent le chou et le café sucré. Ça rassure. Elle refuse qu’on l’aide, et on communique par sourires et par signes. Elle boite un peu aujourd’hui. Olivier, un des seuls membres qui n’est pas tzigane, discute avec elle avec l’aide de Dorel qui se charge de la traduction.

Ici, tout le monde a un rôle. Il y a les artistes, les musiciens et tous ceux qui s’occupent de l’intendance et de la technique, comme Dorel. Olivier, toujours droit et le cou tendu, rassure ses interlocuteurs grâce à sa voix calme et apaisante, presque un murmure.

Feninka a trop dansé et sauté. Et elle est un peu malade. Mais elle refuse les médicaments qu’on lui propose, même aux plantes. Elle n’a pas l’air d’avoir confiance.

Le clarinettiste arrive un peu avant midi. Petit et légèrement bedonnant, ses lunettes sur le nez, il attrape une assiette et se sert de choux farcis. Avec de gros morceaux de pain et du saucisson. Et le défilé commence. Chacun fait réchauffer son déjeuner que Feninka a préparé dans de grosses marmites. Certains préparent des plateaux pour rapporter dans leur caravane pour toute la famille. « Manger ? » Ici, on donne forcément une assiette au visiteur.

Constantin, lui, se contente de crudités. Il a soixante deux ans et joue du violon pendant les spectacles. C’est un peu le chef des musiciens d’ailleurs, celui qui s’avance le plus devant le public et esquisse quelques pas de danse d’un air bonhomme. Il est aussi l’un des premiers arrivés derrière les rideaux qui servent de coulisses pour faire sonner quelques accords. Il a quitté la Roumanie en 1991, deux ans après la chute de Ceaucescu. Il ne savait pas où il allait, et s’est retrouvé à jouer du violon dans le métro parisien. Alexandre l’a vu et lui a proposé de jouer dans la troupe. Il est là depuis le début du cirque en 94. Sur ses quatre enfants, il y a aussi Neru et sa famille. Son grand fils guitariste de 42 ans. Il a essayé le violon comme son père, mais ça ne marchait pas. « C’est son option ».

Et Feninka balaie encore, repasse après les pas boueux de ceux qui arrivent de l’extérieur, sort faire la vaisselle sous la pluie, porte ses marmites, se baisse, s’accroupit, nettoie la cuisinière. L’odeur de chou est remplacée par celle des produits ménagers. Une fois elle se pause. Enlève son gilet et son foulard fleuri jaune et noir pour laisser apparaître des cheveux courts encore bruns et un peu argentés. Malgré ses rides, elle rajeunit de dix ans. Le repos ne dure pas. Juste le temps d’avaler un morceau de pain et elle recommence. Les mains dans la farine, elle prépare la pâte des beignets qui seront vendus tout chauds à la fin du spectacle (avec des coca-colas, « tout chauds aussi»).

Les répétitions, aussi pendant le spectacle

 

De toute la journée, personne n’ira répéter dans le chapiteau. A part Jonas, le jongleur de 30 ans dans la troupe depuis un an. Il est un peu obligé de s’entrainer, puisqu’il présente un nouveau numéro ce soir. «Une chance qu’on ne m’aurait pas laissée dans un autre cirque, où on ne peut rien faire tant que ce n’est pas parfait ». Ici, rien n’est parfait. Et c’est ce qui fait le charme du spectacle. Quand les artistes essaient, ratent et recommencent. En regardant le public d’un air malicieux.

Quand Rose-Reine, encore harnachée pour son numéro de trapèze, a les yeux qui brillent et regarde son père avec fierté lorsqu’elle réussit une acrobatie difficile. Son père a l’air encore plus fier qu’elle.

Sa mère, Délia, accompagne presque tous les numéros au chant. D’une voix entêtante qui rappelle des airs de musique balkanique de Goran Bregovic.

Alexandre veille sur l’ensemble de sa troupe. « Allez, allez », encourage-t-il. « Droits, les bras, droits » répète-t-il à la funambule. Autoritaire, exigeant, et encourageant en même temps.

Presque tout le monde est présent sur scène. Les trois femmes avec leurs foulards sur la tête laissent paraître des dents en or lorqu’elles sourient en regardant le spectacle assises sur des chaises, les plus jeunes sur leurs genoux. Dont le petit Alex, petit-fils de, son biberon entre les mains. Brun, comme toute la famille. Les musiciens aussi sont là évidemment. Pendant que les jongleurs et acrobates vont et viennent entre la scène et les coulisses.

Derrière la scène

 

Un grand espace derrière des rideaux multicolores. Où l’on s’embrasse et s’encourage. Les acrobates s’échauffent, les jongleurs continuent à s’entrainer. Parfois, Alexandre passe la tête pour vérifier que tout le monde passe dans l’ordre. Quand les deux cousins Claudio et Alin s’étirent et se massent après un numéro de corde un peu brusque, il fait attention. Ils veulent se faire craquer le dos : « Mais vous êtes fous, arrêtez ! »

D’un coup, une odeur capiteuse de jasmin. La trapéziste Alexandra vient de passer, avec ses longs cheveux teints en blond.

Des Roumains d’un squat de Bègles sont venus voir le spectacle dans l’espoir d’obtenir un petit boulot. Ils n’ont pas payé leur place mais Alexandre ne peut pas grand chose pour eux. Ça arrive tout le temps. Il les raccompagne en voiture.

Pendant les vacances, le cirque donne deux représentations par jour. Une à 16h, l’autre à 20h30. Puisque les premiers spectateurs arrivent avec presque une heure d’avance, il ne reste pas beaucoup de temps pour se reposer entre deux spectacles. Le temps d’avaler une côte de porc et une soupe. Couleur crème avec de petits morceaux beiges caoutchouteux qui baignent dedans : des tripes. On y rajoute du vinaigre blanc, c’est acide et un peu aigre.

La deuxième représentation se termine un peu après 22h30. Il faut encore vendre livres, affiches, autocollants et signer des autographes. Pendant que l’orchestre continue de jouer et que le jeune Alin s’essaye à la contrebasse. Il faut aussi ranger et balayer un peu « ça sera fait pour demain ». Enlever tout le matériel. « Range ça Claudio, n’importe qui peut rentrer la nuit. Sinon tu ne le retrouveras pas demain. C’est plein de gitans ici ». Une dernière blague tzigane pour terminer la journée.

Pauline Moullot / BastideBrazzaBlog

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Allées Serr : l’œil de l’architecte http://bastidebrazzablog.fr/allees-serr-loeil-de-larchitecte/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=allees-serr-loeil-de-larchitecte http://bastidebrazzablog.fr/allees-serr-loeil-de-larchitecte/#comments Fri, 02 Nov 2012 17:57:12 +0000 leliadematharel http://bastidebrazzablog.fr/?p=2587

Les plans du pôle de gestion on été signés par deux architectes bordelais, Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal. Crédit : Lélia de Matharel

Laurent Gouyou s’est installé à la Bastide en 1998. Depuis 10 ans, il a vu le quartier changer sous la patte de ses collègues architectes. Il nous emmène pour une visite guidée sur les allées Serr, ce grand axe qui part de la friche ferroviaire et qui descend jusqu’à la Garonne. Au programme, trois bâtiments qui ont marqué l’histoire récente de Brazza.

 

 

Kicéki ?

Petites fiches pour les malins qui voudraient infiltrer le monde mystérieux de l’architecture, alors qu’ils n’y connaissent rien.

Laurent Gouyou :

C’est le gentil organisateur de la visite. Un architecte de 53 ans qui a fait ses études « d’archi », puis a monté son agence à Bordeaux. Installé à la Bastide depuis 15 ans, il connaît chacune de ses ruelles.

Son nom ne vous dit peut-être rien, mais vous connaissez surement l’antenne TBC au milieu de la place des Quinconces. C’est lui. Le nouvel agencement du cours Victor-Hugo ? Encore lui. Depuis 10 ans, il s’est focalisé sur des programmes d’aménagement urbain. Dernier projet sur le feu : Cœur de ville, ou comment redynamiser le centre d’Eysines, une commune située au nord-ouest de Bordeaux.

Yves Lion :

Deux fois récompensé par une Équerre d’argent (une récompense prestigieuse de la profession), cet architecte français né en 1945 à Casablanca joue dans la cour des grands. Son dada, ce sont les logements sociaux. Noisy-le-Grand, Saint-Denis, Montreuil, Aubervilliers… La liste est longue : 6000 logements portent aujourd’hui sa signature. Yves Lion a construit une vision nouvelle de la ville. Il a par exemple pensé l’aménagement de la Plaine Saint-Denis, ou encore celui du quartier Neuhof, à Strasbourg.

Christian de Portzemparc :

Je ne vous ferai pas la liste des récompenses gagnées par cet architecte prestigieux. Vous pouvez aller voir sa page wikipédia, ça ira plus vite. Pour bien mesurer l’ampleur du phénomène, quand on tape son nom sur google, on obtient 393 000 résultats. Voilà. Si vous voulez quelques photos pour visualiser ses oeuvres, il a réalisé la Cité de la musique à Paris, la tour LVMH à New York, le musée Hergé en Belgique, j’en passe et des meilleures.

Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal :

Ces deux enfants du pays ont fait leurs études à Bordeaux. Ils ont monté ensemble une agence en 1987. Purs produits du centre d’architecture girondin Arc en rêve, pour lequel Anne Lacaton a travaillé pendant 6 ans, ils développent une « architecture de l’essentiel ». Des logements plus grands, avec une surface construite plus importante pour un même budget. Ils utilisent donc des systèmes de construction simples et efficaces. Leur projet le plus emblématique est l’université Pierre Mendès-France, à Grenoble.

 

Lélia de Matharel / BastideBrazzaBlog

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